2012-08-17 - 21h32a #manifencours116

Montréal 17 août 2012 – #manifencours116

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#manifencours 116 BrigadeUrbaine a brutalisée @frogsarelovely en arrêtant qqun d’autre: projetée au sol, bleus, violence #ggi #Qc2012 10:21 PM

#manifencours 116, BrigadeUrbaine a profitée d’une intervention pour blesser @frogsarelovely plaquée violemment au sol: hideux #ggi #Qc2012 10:33 PM

#manifencours 116: Katie relâchée, @frogsarelovely amochée, apparemment 5/6 arrestations (dont 1photographe) #ggi pic.twitter.com/BSImUgIC 10:46 PM

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…ici, j’avoue, il y a comme un trou.
Un gros trou sombre, ou un gros vide, plutôt.

C’est que… j’ai vu le SPVM plaquer et jeter violemment une manifestante au sol. Dommage collatéral.
Je n’ai pas pu l’empêcher, c’est arrivé en un instant, sous prétexte – nous l’avons su après avoir cru qu’ils nous arrêtaient tous – qu’ils courraient plutôt subitement après un seul autre manifestant.

La situation était pourtant redevenue calme, après/malgré la tension de multiples arrestations en cours : rien ne justifiait une charge aussi violente. S’ils voulaient arrêter cet autre individu, ils pouvaient le cueillir comme n’importe lequel d’entre nous, un peu hagards sur le trottoir, inquiets pour les arrêtés.

Ils n’avaient pas besoin de faire aussi mal, et risquer de blesser gravement une citoyenne plus respectée qu’eux tous réunis, elle dont le seul tort était d’être momentanément dans le chemin de barbares sans conscience.

Je suis de ceux qui ont souvent, souvent défendu le SPVM d’accusations de n’être que des brutes, mais ce soir j’ai honte, j’ai tellement honte, et suis abasourdi de dégoût pour leur tactiques minables.

Quand un gouvernement digne de la confiance du peuple se verra redonner un certain pouvoir, et que seront compilées chacune de ces petites et grandes saloperies, pour que tous ces criminels soient traduits en justice, leurs proches, leurs voisins, leurs enfants aussi auront honte d’eux. Ils ne manquent pas de raisons pour que ce soit déjà le cas.

Mais pour l’instant, ils abusent impunément de leur autorité, et trahissent leur mandat, pissant sur leur propre honneur, leur propre dignité. Car c’est une noble chose, pourtant, que de choisir de servir et protéger ses semblables, mais cela ne rend que d’autant plus tragique et déplorable leur chute.

Instruments sans âme d’une politique absurdement répressive, imposée par un gouvernement chaque jour de plus en plus illégitime, malgré autant qu’à cause des foutues élections, ils n’ont plus de vrais policiers que l’apparence.
Ustensiles manipulés par un monstre qui se nourrit de la peur d’un peuple soumis, ils sont devenus cela même dont ils devraient protéger les innocents.

Quoi, vous me dites qu’elle n’était pas innocente, cette femme fière, coupable d’exister sur un trottoir pour d’autres raisons que les passants passifs qui eux n’y sont pas inquiétés?

Libre à vous de rationaliser votre déni en l’accusant de maux imaginaires, mais même selon les conceptions dangereusement élastiques et arbitraires de l’application de la loi du SPVM, qui n’hésitent pas à faire de frôlements involontaires des assauts/voies de faits, elle n’avait absolument rien à se reprocher, et le SPVM non plus.

Ben oui, c’est une manifestante, une régulière, même, et plus que capable d’être bruyante, mais c’est une dame de coeur et d’honneur, une femme absolument admirable. Ne prenez pas ma seule parole : allez voir sur twitter comme elle est adorée, comme elle est aimée. Allez-y, vous verrez.
C’est une ange, et si vous êtes trop sot pour le voir, j’ai peu d’espoir que vous ayez une âme.

J’aurais mille fois plutôt souhaité recevoir ce violent bodyslam au sol, ces éraflures, ce risque d’une commotion cérébrale quand un crâne atteint le béton du trottoir, que de vivre à jamais avec le souvenir horrible de la voir se faire piétiner sous mes yeux, d’entendre ses cris de douleur et d’incompréhension. L’horreur de l’impuissance ressentie face à une telle brutalité déferlant sur quelqu’un qui nous est cher est indescriptible…

J’aurais bien du mal à essayer de faire un compte-rendu exact des instants qui ont immédiatement suivi la charge.
Ai-je seulement essayé de comprendre, de photographier, filmer cet outrage, d’envoyer un cri d’horreur et un appel sur twitter, ou tout cela à la fois?

Toute cette honte qui m’enrage est aussi la mienne, de n’avoir pas pu faire mieux.
La culpabilité décuplée de n’avoir pas au moins su réagir convenablement à ce que je n’ai pu prévenir.

Le SPVM a battu cette femme noble sous mes yeux, et à défaut de pouvoir l’empêcher, je n’ai pas su faire le peu que j’aurais au moins pu faire, le documenter. Je le regrette amèrement, et m’en excuse.

Le SPVM, ce soir, comme nombre d’autres soirs sordides, a spectenculairement réalisé le souhait du Premier Minable de voir « la rue » salie par la violence et l’intimidation.
Mais celle-ci réussit à être encore plus répugnante même que les calomnies, les tentatives de manipulation, les Charriages de Charogne, car elle prétend être l’exercice de la loi, et il se trouve des ignorants pour le croire.

Ces salariés diligents de l’état policier font leur injuste part, mettent l’épaule à la roue et le visage d’une vieille femme noble contre l’asphalte.
Leur code de déontologie : une fiction rassurante.
Leurre d’une déontologie qui ne pèse pas plus que la loi électorale pour les médias publicitaires des seuls partis autorisés.

L’asphyction programmée d’un souffle nouveau qui menace le règne sans partage de l’illusion d’un Sacro-St-atuquo, d’un ordre qui n’est fait que de menaces.

Cet ordre n’est qu’ordure, et on ne peut vivre dignement dans la puanteur de la merde et de la pourriture. Ces gens dont le seul tort est de ne pas attendre d’être déçus par les élections à venir pour manifester leur colère n’amènent pas le chaos (ou je ne sais quel autre reproche infantile), mais au contraire ils gardent vivant un certain espoir.

Vive le sain désordre, alors, si le seul ORDRE est de se taire, et de ne surtout pas faire quelque chose.

2012-08-17 - 22h45

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Une réflexion sur “Montréal 17 août 2012 – #manifencours116

  1. manifester dans ces conditions c’est déjà pas simple. On est un tout petit groupe. On tient le fort. On fait chacun des efforts pour garder la flamme de « Manif chaque soir jusqu’à la victoire » en vie. Nous on se connait. On se sait responsables. On pète rien. On pousse pas le monde. On manifeste dans les limites très strictes d’un paquet de règlements aussi bêtes et insipides. On passe souvent à 2 doigts de se faire arrêter, comme ça, sur un coup de tête de quelque agent. On est sur le qui-vive. Mais on manifeste.

    Y en a de bien plus valeureux que moi. Des tenaces, des convaincus qu’on va arriver à faire passer le message aux masses. Y en a qui ont peur de rien et si vous venez un soir nous voir, vous serez surpris. Les plus forts et plus engagés parmi nous c’est pas ceux que vous pourriez penser au premier coup d’oeil.

    @frogsarelovely est parmi les plus vraies des vraies. Toujours là, toujours en forme, toujours disponible pour tous. Toujours avec le bon mot, toujours. Et on se disait en petit groupe, pas plus tard qu’au début de la semaine, qu’on se demande comment on réagirait s’il lui arrivait quelque chose.

    Tristement, avec un coeur gros comme la cause #GGi, un coeur meurtri comme cette large ligne qui marque la ville quand tout le monde manifeste un 22, une âme noircie à l’encre indélibile, c’est comme ça que je me sens ce matin. Parce que là, je sais, devant cette force brute d’une police qui n’a pas encore compris qu’on était du bon monde, ok un peu weird, ok un peu misfits, je peux pas réagir. Pas assez vite, pas assez fort. J’ai pas vu venir le coup. En voulant arrêter un gars, la police a foncé sur @frogsarelovely. Ils l’ont fait tomber raide à terre et j’ai pu ni voir venir le coup, ni rien faire pendant, et trop ébranlé, ni consoler après.

    La plus grande tristesse devant une cause ignorée de beaucoup, la grande amertume qui me roule au fond de la gorge c’est que malgré tout ce que je croyais capable de faire. Je n’ai rien pu faire. L’impuissance devant le fait de cet incident.

    Et moi je regarde devant et tout autour la misérable indifférence d’un Québec malade, alors que tout le monde se plaint de tout et de rien, mais qu’en bout de ligne personne de fait rien. Sur Twitter les partisans défendent le coeur du Carré Rouge avec vigueur mais beaucoup ne peuvent être avec nous.

    Et je suis là, tout seul ce matin, devant ce que j’ai vu, ce que je n’ai pu faire, je me dis « fuck je n’ai pas pu protéger @frogsarelovely ». Je suis impuissant.

    Mais ce soir on recommence. Et je vais me relever. Et je vais voir si le peux encore changer et souhaiter que je puisse aller dans mes actes jusqu’au bout de mes convictions. En avoir c’est une chose, les manifester c’est une tout autre, mais les défendre devant tant de force aussi aveugle, c’est un courage à naître.

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